– Aicha Ndiaye
– Salamata Athie
– SENEGAL
- Comment évaluez-vous votre enseignement supérieur en termes de qualité? Quels sont les avantages et les inconvénients que vous observez?Je dirais que c’est juste passable. Comme avantage, par rapport à mon université (UCAD), les diplômes ont de la valeur et il parrait qu’ils sont reconnus à l’étranger. (car d’autres nationalités s’inscrivent à l’UCAD pour ses diplômes ). Pour les inconvénients y’a trop de grèves au niveau des professeurs et des étudiants, le systeme éducatif ne marche pas, les conditions de vie au sein du campus ne sont pas favorables.
Aicha Ndiaye
Dans mon lycée, nous avions le minimum de confort qu’il fallait. Une cinquantaine d’élèves éduquées dans une ambiance saine et conviviale encouragée par les associations et clubs, les foyers socio-culturels, la culture, l’esprit de groupe, la simplicité et l’égalité entre élèves grâce aux tenues. Cependant, le quantum horaire n’était jamais atteint à ause des grêves récurrentes.
Salamata Athie
- Pensez-vous que l’éducation dans les universités est également assurée dans votre pays d’accueil? Y a-t-il une distinction fondée sur les universités à profil haut / à profil bas? Si oui, que pensez-vous de cette distinction? Pourriez-vous faire une comparaison entre votre pays et les pays considérés comme ayant un bon système éducatif?
Au Sénégal, l’éducation est sponsorisée à plus de 40% par l’Etat. Seulement, pour bénéficier d’une éducation qui respecte les standards internationaux, il faut intégrer les écoles/ instituts privés. Des écoles privées, il y en a en masse à Dakar, eux qui peuvent se l’offrir sont issues de familles aisées ou les plus modestes sont financés par des organismes locaux. Raison pour laquelle, beaucoup de jeunes se sont lancés à la conquête de l’Europe, de l’Amérique et du continent Asiatique. Très souvent, des bourses d’études peuvent aider à la concrétisation de cette option. Fruit de la frustration des jeunes restés au pays sans moyens, ni appui financier. Au moment où il faut recruter, chercher des jeunes cadres, les jeunes fraichement revenus d’Europe sont les premiers à trouver un emploi stable, leur permettant ainsi de gagner un revenu que les étudiants des universités publiques ne peuvent pas espérer obtenir.
Salamata Athie
- Pensez-vous que votre statut socio-économique joue un rôle dans l’accès à l’enseignement supérieur?Parfois oui. Si on n’est pas dans une bonne situation socio-économique, on aura pas la chance d’accéder aux formations supérieures des écoles privés. Certes les universités publiques sont bien mais il n’y a pas de pratique. C’est juste du théorie et a la fin de la formation on est obligé de faire d’autres formations pratiques…
Aicha Ndiaye
Oui, je crois fermement que votre situation socio-économique joue un rôle décisif dans l’éducation tous niveaux confondus au Sénégal. Toutefois, il est possible de financer ses études dans les universités publiques. Entre la 1ère année et le master, il est possible d’avoir une bourse de 18.000FCFA ou 36.000FCA mensuels, une aide qui permettra de se restaurer, prendre le bus…
Salamata Athie
- Avez-vous des amis qui doivent obtenir un prêt pour financer leur éducation? Pourriez-vous fournir de brèves informations sur son endettement et ses attentes futures?Ce phénomène est plus fréquent chez les étudiants qui font des prescriptions.
Ils sont confrontés à plusieurs conditions, des problèmes de dépenses, de finances.
Aicha Ndiaye
- L’éducation devrait-elle être gratuite à tous les niveaux? Pourriez-vous donner des détails pour votre réponse?Oui. Pour que tout le monde puisse avoir acces a l’éducation en generale et à la formation ou spécialisation désirée.
Aicha Ndiaye
L’éducation, dans une moindre mesure, l’école publique doit être obligatoire jusqu’à l’âge de 15ans au minimum. L’éducation des populations est le seul moyen qui pourra permettre à l’Afrique de se relever. Dans les zones rurales, le minimum devrait être fait pour dorer l’aspect des villes qui sont pauvres et soumises au poids des multinationales et hommes d’affaires qui s’installent et pillent les ressources locales.
Salamata Athie
- Dans quelle mesure le processus de privatisation impose-t-il l’éducation publique dans votre pays?L’influence des instituts d’enseignement supérieur privés se fait sentir à tous les niveaux, du primaire à l’université. Pour que votre enfant à l’école élémentaire parle couramment anglais et français, il faut qu’il intègre ces écoles. Un diplôme (bachelor, MBA avec double diplomation, il faut penser aux instituts privés. L’enseignement est une chose très complexe, pour moi, les écoles privées ont leur place, tant qu’elles n’ôtent pas le pain de la bouche des écoles publiques, ne contrôlent pas totalement le système éducatif. Ceci pour ne pas privatiser l’enseignement dans son ensemble et permettre aux populations vulnérables de s’insérer plus facilement dans la société.
Salamata Athie
Pensez-vous que le secteur privé a une influence sur le système éducatif de votre pays, sans avoir de légitimité démocratique?8. Selon vous, quelles institutions devraient assurer l’éducation?
9. Comment peut-on garantir la pleine application du droit à l’éducation en tant que droit de l’homme?
Définir l’éducation en tant que droit humain est sûrement un travail de longue haleine qui demande l’implication de toute la société, ONG, populations locales, gouvernements… Tout le monde doit y mettre du sien en soutenant l’école publique. Garantir la mise en place d’un système qui n’exclura personne (qui se lance) à la conquête du savoir.
Salamata Athie
Dans quelle mesure le mécanisme d’exclusion / d’élimination de l’éducation existe-t-il dans votre pays?
Le mécanisme d’exclusion fonctionne uniquement avec le système financier: “plus vous avez d’argent, plus vos chances d’avoir une très bonne éducation s’agrandissent »
Salamata Athie
Que pensez-vous du droit des parents de choisir le type d’éducation dispensé à leurs enfants?C’est assez fréquent chez nous. Mais je trouve que c’est pas rationnel. Le parent n’est pas à la place de l’enfant pour choisir pour lui. L’eleve est mieux placé pour connaître sa passion, la filière qui l’intéresse… Donc un parent peut conseiller et guider son enfant mais il n’a pas le droit de choisir pour lui.
Aicha Ndiaye,
Les parents, conscients et en charge de leur progénniture peuvent choisir l’éducation qu’ils donnent à leurs enfants, ceci jusqu’à un certain âge ù il atteint la maturité et choisit une spécialisation. Discuter avec ses enfants, porter une oreille attentive à leurs choix d’études et veiller à sa réalisation.
Salamata Athie
- Quel est le rôle du gouvernement dans la réalisation des objectifs de l’Éducation pour tous dans les pays en développement?Le Gouvernement devrait améliorer le systeme éducatif en construisant des ecoles, colleges et universités dans les coins les plus reculés du pays, conscientiser les parents par rapport à l’importance de l’éducation.
Aicha Ndiaye
Le gouvernement gagnerait à s’impliquer davantage pour l’atteinte des objectifs de développement; L’éducation ne profitant pas seulement à l’individu mais à toutes les sphères de la société.
Salamata Athie
- Comment l’ordre du jour inachevé du droit humain à l’éducation peut-il être atteint?
14. Comment assurer la participation des gens à la politique d’éducation des différentes nations? Surtout dans les pays en développement.Il faudrait commencer par des propagandes, conscientiser les parents pour faire d’eux des acteurs sur ce plan, encourager aussis les jeunes à etudier, leur monter des exemples de gens surtout des femmes qui ont réussi…
Aicha Ndiaye
Les pays en voie de développement ne partagent pas les mêmes problèmes. Ce qui s’applique dans une ville en Côte d’ivoire ne s’applique forcément pas à une contrée en Colombie. Il est urgent que des dispositions soient prises pour adapter les politiques des nations unies à une échelle locale, selon les croyances et habitudes.
Salamata Athie
- Comment l’État peut-il organiser des fonds et des ressources pour l’éducation publique?
Le financement pour l’éducation publique n’est pas un problème, c’est la volonté qui manque.
Salamata Athie
Comment garantir le droit à l’éducation des enfants réfugiés dans les pays développés?
Les réfugiés sont victimes de rejet, ils souffrent dans leurs pays d’accueil alors qu’ils ont quitté leurs terres natales pour pouvoir vivre dans la paix et le respect. Ces derniers, plus que quiconque, doivent être encouragés lorsqu’ils choisissent d’envoyer leurs enfants à l’école. Garantir une éducation de qualité pour les enfants de réfugiés implique la création d’une relation forte ne tre les ONG. Dans le cadre du RSE, ils pourraient être soutenus par des entreprises, écoles publiques : privés par l’octroi de bourse d’études dans la mesure du minimum possible.
Salamata Athie
- Pensez-vous que la privatisation de l’éducation puisse assurer l’éducation de tous les enfants dans le monde globalisé?Pas du tout. Selon moi, privatiser l’éducation serait priver à plusieurs miliers d’enfants d’accéder à l’éducation. Ce serait un sort de limite surtout pour les pays en développement.
Aicha Ndiaye
Je pense que la privatisation de l’école est une menace à l’éclosion de la jeunesse issue de la classe moyenne et pauvre. Etudier, ne devrait point être basé sur des considérations entre riches ou pauvres. Le monde d’aujourd’hui mérite bien mieux que cela, une éducation de qualité, une école publique qui ne pense pas seulement à ses finances mais aussi à son impact sur la société actuelle et future.
Salamata Athie